Attention Fake news ! De 7 à 77 ans tous victimes, tous coupables
Quand on traite l’information, il faut être rapide. Arnaud
Hertz cherchait dans les couloirs la présidente du CSCB pour ouvrir la conférence-débat,
des volontaires installaient encore des chaises supplémentaires pour accueillir
un public de quelque 65 personnes, mais déjà, plein d’enthousiasme, les
comédiens des ateliers de la compagnie de la Mouette sortaient des coulisses,
brandissant des pancartes revendicatives, pour interpréter avec talent une
première saynète illustrant le thème de la soirée, les fakenews. voir
video saynète
Mais qu’à cela ne tienne, Valérie Dec (Directrice adjointe
des Services Techniques de la Ville de Sceaux) et Arnaud Hertz ont pu ouvrir la
séance très naturellement après cette introduction récréative.
C’est que le menu de l’après-midi était dense et que les
minutes comptaient.
Pour évoquer les multiples
facettes de cette pollution de l’information, l’ADS avait invité trois intervenants
confrontés quotidiennement, dans leurs domaines professionnels respectifs, au
problème des « fakenews », ou « infoxs » pour adopter le terme recommandé par la
commission de défense de la langue française.
Jean Baptiste Jacquin, journaliste au journal « le
Monde », adhérent de l’ADS, a
débuté la conférence en exposant avec beaucoup de clarté, s’appuyant sur la
projection de documents illustrant des faits récents, différentes manipulations
de textes ou d’images diffusés sur les réseaux sociaux comme de véritables informations.
Dans quel but ? Pour nuire à quelqu’un, se faire remarquer, affirmer ses convictions,
faire du business ou simplement s’amuser. Jean Baptiste a ensuite expliqué comment les
algorithmes des principaux réseaux sociaux peuvent servir de véritables
machines à fausses nouvelles et pourquoi les informations les plus choquantes,
les plus sensationnelles, les plus stupides et naturellement les plus
fausses s’échangeaient plus rapidement
que les vraies informations.
Frédérique Eury, professeure de français au collège Henri-Georges
Adam d’Antony nous a ensuite parlé des relations qu’entretiennent les
adolescents avec les réseaux sociaux et donc avec l’information. Ignorant pour la plupart la radio et les
journaux, papier ou en ligne, les adolescents, pour s’informer, accorderaient
surtout leur confiance à l’avis des copains et à leurs réseaux sociaux préférés.
La télévision, et surtout les chaînes d’information continue, aurait encore un
peu d’audience dans la mesure où, regardée avec les parents, elle permettrait
un petit échange et surtout, que l’information soit vraie ou fausse, la connaissance de l’opinion des parents, cette opinion restant quand même l’ultime
instrument de mesure du vrai et du faux.
Félix Aimé, ancien agent de l’Agence Nationale de Sécurité
des Systèmes Informatiques, aujourd’hui chargé des problèmes d’espionnage
informatique dans le groupe Kaspersky, nous fera vite comprendre que les
adultes, supposés plus structurés et informés, se laissent tout aussi
facilement abuser que les enfants.
Prenant l’exemple de diverses manipulations d’images ou de
textes, Félix fera frémir le public en
démontrant que l’on peut ruiner toute société en quelques clics ou que les
progrès de l’intelligence artificielle autorisent les robots, préalablement chargés
de milliards de données, à concocter en quelques minutes un texte tout à fait
crédible établissant, pour le même fait, la culpabilité ou l’innocence de tel ou tel
pays ou chargeant n’importe quel responsable politique de tous les maux de la
terre à partir d’extraits de ses propres discours.
Les aiguilles de l’horloge tournaient naturellement trop
vite mais les trois intervenants, un peu
bousculés par l’animateur, purent quand même conclure en évoquant trop
rapidement les différentes protections possibles, les réflexes à avoir face à
ces fakenews, en particulier l’obligation de ne jamais transférer un message
sans en avoir vérifié l’origine et la véracité, rappelant ainsi que tous les
boucliers technologiques ne servent à rien sans une réflexion et un réflexe
citoyen de chacun d’entre nous, de 7 à 77 ans,
pour ne plus être ni victimes, ni coupables, de la circulation des
fausses informations.
Quelques verbatim reçus à la fin de la fin de la séance de la
part du public
« J’ai trouvé cette conférence très intéressante, un
choix d'intervenants très bien choisi » Sébastien
« Comment faites-vous pour trouver de si bons
intervenants ? » Arlette
Retrouvez le
programme et toutes les photos et vidéos !
Merci à tous les intervenants, et acteurs des ateliers de la
Compagnie de théâtre de la Mouette !
Merci à Yan Cano-Baratte pour la photo illustrant la
pancarte « Pas de nature, pas de futur » sur la saynète du
réchauffement climatique. Merci à lui https://www.flickr.com/photos/yanncb92
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